mercredi 20 avril 2011

SADE6412(titre provisoire) Création février 2011

SADE6412 (titre provisoire) est un projet, une interrogation sur l’obscénité et sa représentation. Qu’est qui est le plus obscène entre le regard porté sur l’objet et l’objet lui-même? Le butô porte en lui une forte charge émotive, érotique, sexuelle, animale (une « animalité humaine » pour reprendre Georges Bataille). En cela est-il obscène ? En résulte une alternative : s’en saisir, l’embrasser, s’en pénétrer ou s’en détourner, occulter, refuser de voir. Jouer de la réalité et de sa métaphore. Il ne s’agit pas de transgresser mais d’alterner de l’un à l’autre. Mettre à nu et côte à côte l’objet et sa métamorphose, dépouillée ici de tout stéréotype ou de fantasme propre au fétichisme et au sadomasochisme, objet de cette interrogation. Entre sa représentation nue, crue, attendue et de sa réinterprétation. C’est aussi proposer une alternative au spectateur. Ne rien lui imposer pour qu’il puisse de lui-même faire son choix. Entre l’objet scandaleux, dit obscène, et sa métamorphose. C’est pourquoi le danseur est isolé, à l’opposé de l’écran ou se déroule l’objet du délit. Objet auquel le danseur à également participé. En choisissant l’une ou l’autre des propositions le spectateur devient soit pornographe soit chorégraphe.
Denis Sanglard, né en 1964, est comédien et danseur butô. C’est par le théâtre qu’il vient à la danse en s’interrogeant sur la place du corps dans l’espace scénique. En 1998 il franchit le pas. Pour « L’Apprentissage » de Jean-Luc Lagarce il demande à Léone Cats-Baril, danseuse butô et chorégraphe, de se joindre au projet. Il rejoint très vite son cours et depuis travaille régulièrement avec elle. Il intègre « les évadés », collectif de danseurs butô dont les performances interrogent des espaces non dédiés à la danse (hôpitaux psychiatriques, friches industrielles, jardins publics…). La danse butô d’abord intégrée aux mises en scènes l’emporte peu à peu sur le théâtre. Il rencontre Yoshito Ohno, danse avec Pé Vermescht, et suit divers stages suivis de performances avec d’autres danseurs non apparentés au butô, Boris Charmatz, DV8, Toméo Verges. Il approfondit le travail de l’improvisation avec Patricia Kuypers. Avec Mark Tompkins et Gilles Toutevoix il travaille sur la vidéo/danse. Et analyse la construction d’une performance avec Robyn Orlin.
Explorant tout les possibles du corps Denis Sanglard puise dans le fétichisme et le sadomasochisme, matière pour ses dernières performances. Lors d’un travail sur le fétichisme il rencontre la route d’Eric D., vidéo-jockey et vidéaste porno-graphique qui redéfinit le concept des films dits pornographiques en des clips retravaillés à la palette graphique, mixés, destinés au clubbing ou des soirées privées. Ils décident de travailler ensemble, s’interrogeant sur comment filmer la danse butô aujourd’hui, sa diffusion, mais également sur l‘intégration de la vidéo sur la scène qui ne soit pas un gadget mais un élément chorégraphique et scénique. La performance proposée SADE6412 intègre leur commune passion sur le corps en scène et le corps filmé, le fétichisme, le sadomasochisme et leurs représentations possible.

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